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Laisser apparaître ce qui rend la personne unique

J’entends ces temps-ci des termes qui sonnent à mes oreilles. Par exemple, une cliente me dit « je suis dans une phase de paranoïa », un autre me dit « je suis brouillon », un autre encore « je suis dans une phase maniaque » ; je passe sur les « mon ex était un pervers narcissique » car cela semble passé de mode.


Le risque est de se coller une étiquette sur le front et de s’en arrêter là : le processus de prise de hauteur est court-circuité et limite l'exploration des possibles.


En effet, dans les trois cas cités, l’examen des faits tels qu’ils se sont produits pour les personnes, a révélé quelque chose de tout autre.

Dans le premier cas, il s’est avéré que la personne était en train de vivre une situation difficile (un jeu psychologique dit-on en analyse transactionnelle). Ses « capteurs » se sont allumés sur le voyant rouge - elle avait vécu une situation similaire qui s’était très mal terminée pour elle - ce qui provoquait une vigilance tout à fait appropriée pour la situation. Se définir comme « parano » a entravé d'un côté, la possibilité de voir la situation pour ce qu’elle était vraiment (un danger réel de revivre une situation difficile) et de l'autre, la possibilité de faire confiance à ses « capteurs » qui se sont mis en alerte pour la protéger/ la prévenir d'un danger.

Dans le second cas, la personne avait pris pour son compte ce que son entourage lui renvoyait ; or, à l’examen des faits, elle a conclu « en fait, j’ai mon organisation, elle ne correspond pas en partie à celle des autres collègues ». Elle est allée ensuite discuter avec ses collègues pour élaborer avec eux un mode de fonctionnement facilitant le travail en commun sur certains créneaux horaires puisque c'est ce qui posait problème. Lever le voile sur le terme « brouillon » lui a permis de respecter son mode de fonctionnement tout en respectant celui des autres et en allant demander ce qui peut amener à coopérer pour faciliter le travail d’équipe. Ce faisant, elle a aussi fait bouger toute l’équipe sur un sujet qui s'est révélé clé.

Dans le troisième cas, il s’avère que la personne était en train de se découvrir de nouvelles ressources dont l’enthousiasme pour des sujets qu’elle maturait depuis longtemps et le courage d’oser enfin les exprimer. Prendre le temps de sentir de quoi parlait cette « énergie » nouvelle lui a permis de la définir avec justesse et de faire une bien jolie découverte !


Ainsi, prendre un concept "prêt à penser" est parfois un raccourci fallacieux. En effet, dans chaque expérience relatée ici, la personne a posé comme un « diagnostic » sur elle-même dans une situation qui n’a pas été analysée (poser les faits et regarder ce qu’ils signalent). Et en procédant ainsi, elle aurait pu passer à côté de jolies découvertes et de nouveautés dans le processus de croissance personnelle dans l’action. Ces expériences invitent à oser regarder au-delà des schémas tout faits. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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